Tricks for Happiness (5) - Les bonnes intentions sont partout

Le projet Tricks for Happiness initie aujourd'hui un nouveau cycle d'articles, sur le même sujet que les précédents, c'est-à-dire, sur nos quelques moyens d'être heureux au quotidien.

Tout d'abord, le résumé des épisodes précédents :

- Tricks for Happiness (1) • "Les petits rien qui illuminent une journée.

- Tricks for Happiness (2) • "Petites choses à faire au quotidien." (Betta Splendens)

- Tricks for Happiness (3) • "Profitez des moments passés avec ceux que vous aimez." (Amaranth)

- Tricks for Happiness (4) • "Osez être vous-mêmes." (Decay)

C'est donc à moi de vous proposer un nouvel article.

Vous savez (en fait, nous, vous ne savez sans doute pas), j'ai ce que l'on pourrait appeler des tendances paranoïaques. Ou presque. En tous cas, j'imagine toujours la pire interprétation (bon, une des pires) à toute action ou parole d'autrui. Et j'ai fini par vivre en fonction de ça, à avoir peur de la réaction de ceux que j'aime, à qui je tiens. Et parfois de celle des autres, aussi.

Et en fait, cela tient à un pré-supposé qui empoisonne les relations sociales. Et je suis convaincu que ce pré-supposé existe chez pas mal de monde... Celui qu'autrui pense du mal de nous, qu'autrui veut nous faire du mal. Et pourtant. Je vais tenter de vous montrer ici que ce n'est pas le cas. Du tout.

En fait, lorsque quelqu'un agit, il va toujours faire ce qui lui semble être bien. Personne ne fait de choses qui, selon leur propre éthique, sont mauvaises. Enfin, si, ça arrive. Mais c'est rare. Aussi, il est légitime de constater que presque toute action de tout être humain, notamment envers un autre être humain, part d'une bonne intention.

Alors oui, cela peut sembler faux, parce qu'il y a bien des meurtres, des des agressions et tout ce qui va avec. Sauf que voilà :

-Premièrement, je ne suis pas sûr que, selon l'éthique de ces gens-là (j'entends, ceux qui commettent des actes tels que ceux décrits plus haut), ce n'est peut-être pas mal. Ce qui explique qu'il y en ait. Contre cela, il y a la loi, qui définit les cas les plus graves. C'est pourquoi, au quotidien, on n'est pas souvent confronté à ce genre d'actes.

-Deuxièmement, pour les autres actes portant atteinte à la liberté d'autrui, il y a sans doute également, et c'est même certain, une bonne intention derrière.

Et c'est là ce qui nous intéresse, car c'est en effet le cas le plus fréquent. Par exemple, l'insulte ou la remarque blessante, je suis tout à fait convaincu qu'il y a, là-derrière, un bon sentiment. L'insulte, cela peut-être un réflexe de protection, de compensation ou de protection. Alors évidemment, pour celui qui reçoit, ce n'est pas très agréable. Cependant, comprendre cela permet de mieux tolérer ce genre d'atteintes. Mais attention, j'ai dit tolérer, au sens de comprendre les raisons, comprendre que cela ait pu être fait. Je n'ai pas dit accepter, au sens, cette fois, de ne rien dire, se laisser faire, et au final, en un sens, cautionner. Ou ne pas empêcher, ce qui revient à peu près au même. Donc, on n'accepte pas (et on est alors libre d'aller parler avec l'auteur de cette atteinte en toute sérénité et avec respect), mais on tolère (parce qu'il s'agit d'êtres humains, parce que nous pouvons tous comprendre, donc, les actions des autres, et parce qu'avoir de la haine ou de la rancune alors qu'autrui avait peur, pour lui ou pour vous, par exemple, ça n'est simplement pas constructif).

Ainsi, se dire que chacun pense, dit, et fait en pensant faire bien, c'est déjà un poids en moins. Parce que non, autrui ne nous veut pas du mal. Parce que non, l'Homme n'est pas un loup pour l'Homme. L'Homme essaie juste de s'en sortir au mieux, de combattre sa peur, sa tristesse, son désespoir, sa honte, et parfois, aussi, sa haine, sa violence. En fait, l'Homme est fondamentalement bon. Il n'est juste pas très doué pour communiquer. Et parfois, en voulant bien faire pour lui, il ne se rend pas compte qu'il fait mal à autrui.

Ou parfois, si. Mais si c'est le cas, c'est parce qu'il considère qu'il vaut mieux que ce soit vous que lui qui soyez atteints. Et en fait, il cherche juste à se libérer d'un poids. Je pense. Évidemment, non, ça n'est pas une excuse, c'est même égoïste, en un sens. Mais aussi, c'est terriblement humain, c'est terriblement vivant de vouloir survire. C'est pourquoi on peut facilement tolérer, comprendre, sans pourtant accepter. Ce qui ne donne aucun droit de porter atteinte à celui qui nous a porté atteinte, non, mais ce qui peut amener à une discussion. Une discussion qui, si elle est sincère, calme et compréhensive d'un côté, pourra sans doute vite le devenir de l'autre côté. Alors non, ça ne marche pas tout le temps, et ça a ses limites. Certes. Mais croyez-moi, penser qu'autrui fait le bien plutôt que le mal (excusez-moi, en passant, le manichéisme, mais en matière d'éthique, un fait, pris d'un seul point de vue subjectif, me semble ou bien, ou mal), c'est déjà libérateur, cela rend heureux. Et c'est du vécu.

Je peux même être plus clair. Voir le bien en autrui, c'est arrêter de voir le mal en lui. Et comme s'imaginer qu'on nous veut du mal, c'est une cause de repli sur soi, de désespoir, et de toute une panoplie d'états plus ou moins sombres qui nous empoisonnent l'existence. Alors, ce n'est peut-être pas si simple, mais voir la bonne intention dans les actions des autres, c'est remettre du positif dans une situation désagréable. Ce qui est déjà un bon début. Et c'est, à mon sens, la base d'une future communication, voire d'une résolution de conflit. Et je peux vous assurer que cette petite touche positive donne à la foi espoir, confiance et surtout : Bonheur.